SYMPTOMES SUBJECTIFS

Les symptômes subjectifs sont ceux ressentis et décrits par le patient. Ils se manifestent en deux temps :

Dans les heures ou les jours suivant l'accident articulaire, les réactions tissulaires sont vives, douloureuses et invalidantes.

Explication

Les réactions tissulaires, souvent aigües, représentent une somme de contractures qui exercent la double fonction de :
• protection de l'articulation lésée en la mettant à l'abri d'un nouvel incident traumatique (elles agissent à la manière d'une contention naturelle). Ce sont généralement l'apanage des muscles courts, directement situés au contact de l'articulation.
• la contracture des muscles plus longs (trapèzes, long du cou, sterno-cléido-mastoïdien, etc) exerce une force correctrice de la lésion articulaire. Ils ont clairement un rôle auto-correcteur de la blessure articulaire.

La symptomatologie régresse ensuite dans les semaines suivantes et disparaît enfin.

Explication

Si l'effort auto-correcteur entrepris pas les tissus péri-articulaires aboutit, la crise a été salvatrice : la douleur disparaît sans que l'articulation lésée garde en mémoire cet épisode traumatique douloureux. En revanche, si ce mécanisme n'aboutit pas ou pas suffisamment, l'organisme organise, sous le contrôle du SNC, l'adaptation à cette nouvelle lésion. Le but ultime étant de garantir la fonctionnalité de toute l'entité corporelle. La crise est passée, la douleur est amoindrie ou a disparu mais, l'articulation garde en mémoire cet épisode traumatique qui se concrétise par une très nette perte de la mobilité articulaire physiologique. Le temps passant, l'organisme pourra de moins en moins s'adapter à cette blessure qui ne manquera pas de ressurgir pour développer un syndrome cervical, même des années après l'épisode aigu initial.

SYMPTOMES OBJECTIFS

L'imagerie médicale

L'imagerie médicale (au sens large du terme : RX, scanner, RMN) est très certainement et très légitimement le moyen le plus usité pour objectiver « l'entorse cervicale » ; il l'est d'autant plus lorsque l'entorse est grave et diagnostiquée comme telle : rupture des courbures, inflexions cervicales, ruptures ligamentaires, écrasements des structures, fractures etc. voir avant-propos).

Les résultats de « l'imagerie médicale » seront déterminants pour classifier l'importance de l'entorse, « grave » ou « bénigne », et les traitements adaptés qui en découlent.

Les images radiologiques seront prescrites logiquement en fonction des examens clinique ou neurologique tout en sachant que l'inverse est possible également ; une image radiologique évocatrice d'une entorse cervicale grave orientera le thérapeute vers le confrère neurologue.

En revanche, si l'examen radiologique est négatif, c'est-à-dire s'il ne révèle pas une altération (ou lésion) des différentes structures articulaires cervicales, cela ne veut pas dire que le patient ne souffre pas d'une entorse cervicale, classifiée cette fois de « bénigne ».

En effet, l'imagerie médicale nous propose une ou plusieurs images statiques ou inertes d'un système articulaire figé dans une position souvent située entre les limites positionnelles physiologiques. Elle ne nous permet pas de « visualiser » une restriction de la mobilité physiologique articulaire.

Autres moyens d'objectivation

Il est évident que l'imagerie médicale n'est pas le seul moyen technique utilisé pour qualifier l'entorse et définir l'importance des lésions. En fonction de la clinique et/ou des résultats issus de l'imagerie médicale, tous les tests neurologiques tels qu'électromyographie, réflexes tendineux, hyper ou hypoesthésies, paresthésies viendront compléter le bilan médical du patient.

La palpation et les tests de mobilités tissulaires

Sur le plan palpatoire, l'entorse cervicale bénigne, se caractérise par une restriction de la mobilité articulaire physiologique du segment cervical. Elle est associée à d'importantes réactions tissulaires (contractures, spasmes des muscles péri-articulaires). C'est la main particulièrement bien éduquée de l'ostéopathe qui se révèle être l'outil le mieux adapté pour apprécier la carence de la mobilité articulaire d'une part, et pour établir un bilan articulaire très précis, d'autre part. Ces tests de mobilités n'apprécient pas seulement les mouvements globaux existants entre deux vertèbres cervicales, mais s'adressent à chacune des facettes articulaires de la vertèbre, avec une grande précision.

Analogie

Pour illustrer nos propos nous pouvons reprendre l'exemple de la porte posée sur ses gonds. Une photo de la porte, aussi sophistiquée soit-elle, ne pourra jamais préjuger de l'état fonctionnel de celle-ci. L'imagerie médicale pourra en effet nous rassurer sur la qualité des structures qui, dans ce cas, ne sont pas altérées : la porte est bien positionnée, elle est entrouverte, l'intégrité du système articulaire est conservée etc. Aucun signe suggérant une blessure articulaire n'apparait. En revanche, cette porte est bloquée, elle ne peut plus se fermer ou s'ouvrir aisément (soit quantitativement, soit qualitativement). Les troubles fonctionnels dans le bâtiment tout entier ne tarderont pas à apparaître… Ce sont les utilisateurs de cette porte qui détecteront les carences fonctionnelles de la porte.

Remarque

Cette évidence concernant la difficulté de poser un diagnostic objectif précis de « l'entorse articulaire cervicale bénigne » trouve régulièrement un retentissement discriminatoire. En effet, lorsque des responsabilités sont engagées à la suite d'un accident par exemple, les organismes assureurs exigent systématiquement un diagnostic très précis corroboré par des preuves radiographiques. Et, avec la meilleure volonté possible, il n'est pas toujours possible de les fournir. Malheureusement le rapport établi par l'ostéopathe, aussi précis soit-il, ne fait pas souvent foi ! Et pendant tout ce temps… le patient souffre!

 

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